Sud du West Bengal et Est de l'Orissa
La semaine dernière, l’usine a fermée pour une semaine. Vacances forcées, nous en avons donc bien profité, et sommes partis à la découverte d’une région que nous ne connaissions pas encore : le West Bengale et l’Orissa.
Samedi, départ pour Bombay pour
prendre notre avion pour Calcutta (qui porte désormais le nom de Kolkata, mais
la plupart des indiens continuent de l’appeler Calcutta). Incident de la
journée : Dinesh a un accident avec un rickshaw (qui lui a foncé
littéralement dedans !) et la voiture ne peut plus rouler !
Heureusement, pas de blessé, mais al voiture et Dinesh restent mobilisés pour
les détails du constat… Nous prenons donc un taxi pour nous emmener à
l’aéroport. Espérons que la suite se passera bien !
L’arrivée à Calcutta se passe
bien, nous prenons un taxi pour notre hôtel. Notre chambre est très petite mais
correcte et assez propre. Depuis le taxi, premier choc de Calcutta, mais ça va
encore. Il fait nuit.
Dimanche, nous partons pour notre
première journée de visite. Nous décidons de suivre le parcours à pieds proposé
par le guide. Nous partons donc à pieds de notre hôtel : là, c’est le
choc ! Nous passons devant une espèce de décharge à ciel ouvert, en plein
milieu de la rue, entre des immeubles habités. L’odeur est bien-sûr intenable.
Nous verrons par la suite que des gens vivent dehors dans presque toutes les
rues de la ville. Nous trouvons la pauvreté et la saleté particulièrement
frappante, et nous nous disons que nous croyions connaître l’Inde, mais
visiblement, il nous restait encore bien des choses à découvrir !
Calcutta fut la capitale de
l’empire Britannique des Indes de la fin du XVIIème siècle au début du XXème,
avant que celle-ci ne soit transférée à Delhi en 1912 car Calcutta était devenu
le foyer de la lutte contre l’indépendance. Durant cette longue période
prospère, les anglais ont édifié de nombreux bâtiments à l’image de ceux de
Londres. Cependant, la ville prospérait du côté anglais, et s’engorgeait de
bidonvilles du côté indien. Mais malgré le déplacement de la capitale, la ville
continua à prospérer. Puis la Partition eut des effets ravageurs : près de
4 millions d’hindous quittèrent le Bengale Oriental pour se réfugier à
Calcutta, puis en 71 avec la guerre indo-pakistanaise, la ville vit un nouvel
afflux de réfugiés musulmans. Tout cela a fait la triste célébrité de Calcutta
pour son extrême pauvreté.
Les guides précisent bien
« son extravagante démesure, sa pauvreté et sa richesse s’imbriquant en
permanence, nous ballotant entre fascination et répulsion », que les
bâtiments coloniaux et les grandes maisons prétentieuses s’effritent, et que
malgré les dires officiels, certains quartiers se transforment en dortoir où
s’entassent un à deux millions de gens sous des chiffons sales… Tout cela est
bien vrai, et difficile à croire avant de l’avoir de ses propres yeux ! Il
y a même des pompes à eaux régulièrement dans les rues, qui sont clairement
utilisées comme douche publiques. Dans toutes les rues, nous voyons des gens
par terre, qui vivent, dorment, cuisinent, dans la rue, mais dans les rues
bordant les bâtiments officiels surveillés par de nombreux policiers et
militaires. La ville connaitrait le meilleur niveau de qualité de vie qu’elle
est jamais connue, et on se demande à quoi cela ressemblait avant !
Certes, certaines rues montrent bien la richesse, avec de beaux magasins et de
beaux restaurants…
Mais reprenons le cours de notre
balade à pieds. Après le premier choc de cette décharge, nous arrivons sur le
New Market, qui est en fait fermé, car nous sommes dimanche, ou parce qu’il est
encore trop tôt. Des vendeurs cherchent quand-même à nous entrainer dans les
ruelles sombrent pour nous attirer dans leurs emporiums (qui ne nous
intéressent pas !). Nous réussissons à nous en débarrasser, mais trop
tard, nous sommes au cœur du quartier des bouchers, où carcasses de chèvres et
de moutons pendent presque au-dessus de nos tête, où poulets arrivent par dizaine
la tête en bas, où abats, pattes, têtes jonchent le sol. Je ne vous parle même
pas de l’odeur ! Ni de ma réaction horrifiée et de notre empressement à
quitter cet endroit !
Heureusement, la suite de la
journée se passera bien. Notre havre de paix sera l’Indian Museum, couvrant un
large éventail de sujets, de l’histoire naturelle à l’art moderne. Le bâtiment
est très beau, agrémenté d’un joli jardin, où nous nous reposons avant de
repartir dans le tumulte de la ville.
Puis nous longeons le grand parc,
le Maidan, y faisons un tour, en remontant vers les beaux quartiers coloniaux,
où l’on trouve les administrations de la ville. Nous redescendons dans la rue
connue pour ses restaurants, Park Street, pour déjeuner, et nous trouvons un
beau restaurant, où nous mangeons du continental (et oui, on ne trouve que de
l’indien à Nasik, alors en vacances, on change !). Nous allons jusqu’au
bout de la rue pour voir le cimetière, connu pour ses tombes d’anglais célèbres
ou non.
Puis, direction le Victoria
Memorial, monument le plus célèbre de la ville, élevé à la gloire de l’empire
des Indes. C’est un monument victorien classique, tout en marbre blanc,
surmonté d’un dôme. La queue est longue pour entrer, mais avec les 150roupies
pour les étrangers au lieu des 10 pour les indiens, nous sommes dispensés
d’attente (au moins, on ne paye pas pour rien !). A l’intérieur, il y a
foule ! On est obligé de suivre les files indiennes (sans jeu de
mots !), pour voir les peintures consacrées au Raj.
En sortant de cette foule, nous
flânons tranquillement dans le parc, jusqu’au lac, en attendant le coucher de
soleil, pour admirer le bâtiment sous la lumière changeante.
Nous rentrons à l’hôtel en taxi,
nous reposons un peu, et ressortons dans Park Street pour manger au KFC !
Si si !
Le lendemain, c’est le départ
pour les Sunderbans.
Nous revenons sur Kolkata le
mercredi soir. L’hôtel qu’on a réservé cette fois (pourquoi faire simple ?
autant changer !) est bien moins sympathique, vraiment sale et la chambre
est plutôt glauque ! Tan pis…
Jeudi, nous repartons à travers
les rues de la ville. Heureusement, la coupure réserve naturelle nous a bien
reposée ! Nous faisons d’abord le quartier avec les bâtiments officiels,
magnifique architecture, bien entretenue, au milieu de cette décrépitude… Nous
visitons l’Eglise Saint John, magnifique, un bol de chrétienté bien de chez
nous… Nous parcourons les rues entre les beaux bâtiments, toujours plus ou
moins habitées. L’une d’elles attire notre attention : la rue des
scribes ! Des dizaines de machines à écrire alignées sur le trottoir et
les gens venant demander la rédaction de papiers officiels. Incroyable !
Puis nous allons jusqu’au Ghats. Avant d’embarquer sur un ferry pour
traverser la Hoogly (la rivière qui traverse Kolkata), nous flânons un peu dans
le joli parc sur son bord. De là, vue imprenable sur les ordures rejetées le
fleuve, et amassés sur ses bords. A noter : même un cadavre de
chien ! Beurk !
La balade en ferry est assez
amusante et rafraichissante, elle nous permet une belle vue sur le fameux
Howrah Bridge, pont suspendu métallique, construit en 1943. A l’époque, il
était interdit de le photographier, cette interdiction n’ayant jamais été
levée… On se demande bien pourquoi !
Nous arrivons en à son pieds, et faisons un tour jusqu’à son milieu. L’autre côté de la rivière est presque pire que ce que nous avons vu jusqu’ici…
De retour sur la rive est, nous partons pour le Marble Palace. La route est longue et particulièrement crasseuse, mais pourtant intéressante. Que de nombreuses maisons bourgeoises coloniales en friches ! Que de gens dans les rues ! Calcutta est même la seule ville où l’on trouve encore des rickshaw à pieds… Puis notre persévérance est récompensée, nous trouvons le Marble Palace, bien caché dans une petite rue. Il est toujours habité par la riche famille qui l’a fait construire, mais certaines pièces sont ouvertes au public, gratuitement, moyennant pourboire au gardien et à un pseudo guide. La demeure tout en marbre, très rococo, regorge de statues de marbre ou de porcelaine, de tableaux la plupart européens. Très chargés, mais très impressionnant.
Pour rentrer, ce sera taxi cette fois ! Nous faisons un peu les boutiques de Park Street, avant d’aller diner, dans un bon restaurant, puis de récupérer nos bagages. Direction la gare, pour notre train de nuit vers Puri, dans l’Orissa. Fini Calcutta, expérience à connaître.
Mais avant de partir dans l’Orissa, finissons notre périple dans le
West Bengal, avec notre visite dans la réserve naturelle des Sunderbans.
Après 3 heures de route plutôt inconfortables dans un bus minable, nous
arrivons à l’embarcadère où nous prenons notre bateau pour le camp. L’arrivée
au Sunderbans Tiger Camp se fait une heure plus tard. Et les consignes sont
claires : déjeuner tous ensemble (car il est 13h) puis retour à
l’embarcation pour notre premier contact avec la réserve.
Ce séjour nous change de nos vacances habituelles : c’est un peu
comme un voyage organisé ! Mais cela nous permet de faire de très
intéressante rencontre, avec des gens des quatre coins du globe, principalement
Europe, US et Australie. Et des indiens de Calcutta également. Le camp est très
agréable et, nous le découvrons vite, les repas très bons ! Nous avons
réservé une tente à quatre lits et nous savons que nous devrons certainement la
partager. Mais surprise, nous ne sommes que tous les deux à l’occuper ! Et
c’est une tente de luxe, très grande et joliment décorée, avec une vraie salle
de bain rattachée.
Les voyages dans la réserve se feront toujours en bateau. La réserve
des Sunderbans se trouve au cœur du delta formé par le Gange et le
Brahmapoutre, la plus grande forêt de mangrove du monde, qui s’étend sur
18000km², en Inde et au Bengladesh. La réserve naturelle est inscrite au
patrimoine de l’humanité et couvre une surface de 2585km² de mangrove. Elle
abrite de nombreux oiseaux, des crocodiles, mais également de nombreux
mammifères comme des biches et des cochons sauvages. Et bien-sûr, le tigre
royal du Bengal. On en compte aujourd’hui 270 dans la mangrove. Ils se sont
très bien adaptés à leur environnement, sont d’excellent nageur, se nourrissent
de poissons et peuvent boire l’eau salée. Ils ont un autre caractère bien
particulier aux Sunderbans : ce sont les seuls tigres « mangeur
d’hommes ». Les populations locales, qui vivent de la pêche et du
ramassage du miel dans les arbres de la mangrove, les craignent
particulièrement. Mardi soir, nous avons vu un reportage très intéressant à ce
sujet. Les habitants se protègent des tigres par des prières et des offrandes
au dieu de la rivière, au dieu tigre et au dieu de la forêt. Plus concrètement,
ils mettent également des masques sur l’arrière de leur tête, représentant un
visage, car les tigres n’attaqueraient pas de face. Enfin, dans la réserve
prend des mesures plus drastiques avec des grillages entourant certaines îles
et des digues protégeant les îles habités. Malgré cela, les tigres feraient
toujours une trentaine de victime dans cette région. Nous nous demandions
pourquoi ils sont si dangereux ici, plus qu’ailleurs. Il semblerait qu’il n’y
ai pas de véritable explication, si ce n’est qu’ils ont toujours cohabités avec
les hommes sans être chassés comme dans les autres régions de l’Inde. De plus,
le caractère particulier de leur habitat, empêche toute présence d’éléphants,
qui ont longtemps servi de monture lors des chasses aux tigres dans les autres
régions. Ils n’ont donc pas de prédateurs dans les Sunderbans et ne craignent
ainsi pas l’homme. Leur nourriture étant plus rare et plus difficile à se
procurer dans cet habitat, ils s’attaquent plus facilement aux hommes.
Mais rassurez vous, on ne risque rien depuis le bateau ! Et après
avoir compris ceci, nous acceptons plus volontiers de ne pas faire d’excursions
à terre. De plus, le sol de la mangrove est principalement constitué de boue
dans laquelle il est difficile de se déplacer.
Au cours de nos 3 jours dans la réserve, nous avons principalement
arpenté les canaux de la mangrove, observé ce paysage si insolite mais
monotone, observé ces oiseaux en cherchant principalement à photographier les
martins-pêcheurs les plus colorés. Et nous avons quand-même croisé quelques biches et même trois
crocodiles, se faisant dorer au soleil sur les plages boueuses !
Malheureusement, pas l’ombre d’un tigre…
Les quelques petits tours à terre se font pour voir les tours d’observation, desquelles nous admirons la végétation à perte de vue. Sur notre chemin, nous rencontrons des singes et de petits crabes rouges avec une seule pince. Egalement beaucoup d’indiens, en visite comme nous, et les queues se bousculent pour monter en haut des tours…
Les soirées se passent également très agréablement, avec le premier soir ce fameux reportage sur grand écran, puis un spectacle de musique et de danses traditionnelles. Le tout au coin du feu, très agréable, car il fait frais à la nuit tombée. Le deuxième soir, nous assistons à une représentation théâtrale merveilleusement jouée par des villageois. Il retrace les histoires bien connues de la mangrove, où se mêlent pêcheurs, petit garçon laissé en offrande au dieu tigre, crocodile et dieux bienveillants et sauveurs. Seul problème : le spectacle est en langue locale, et nous ne voyons la fiche racontant l’histoire qu’à la fin. Mais c’était coloré, animé et bien chanté !
Nous faisons également la visite du village sur la même île que notre camp. C’est absolument magnifique ! Très vert et couvert de rizière. Il n’y a pas l’électricité ni l’eau courante, mais les villageois ont tout de même des citernes d’eau et des générateurs pour l’électricité (comme dans notre camp). Ils vivent simplement mais on l’air bien moins pauvres ou du moins malheureux que les villages arides que nous avons pu voir dans le Maharashtra… Ils vivent du riz, de la pêche et du miel. Les maisons sont couvertes de chaux qui leur donne une belle couleur blanche et ont des toits de chaume. Nous assistons même au « tamisage » du riz. Les villageois sont souriants et accueillant. Bien-sûr, avec la proximité du camp, ils doivent avoir l’habitude de voir des touristes, mais nous sommes sous le charme !
Ce doux moment de paix et de nature s’achève mercredi midi, où nous rejoignons notre bateau, qui nous ramène à notre bus. Et après quelques heures de route à travers ce beau paysage de rizières et d’étang, nous revoilà dans le chao de Calcutta…
Après notre deuxième journée de visite de la ville, nous prenons notre
train de nuit direction Puri, dans l’Orissa. Une bonne nuit de sommeil, et le
réveil sonne à 6h. Mais le train à pris plus de trois heures de retard, et nous
roulons au pas. Nous finissons par arriver dans la gare de Puri.
Nous avons prévu de marcher jusqu’à la gare des bus, non pas que nous
ne voulions pas faire marcher les taxis (voitures, rickshaw ou triporteur en
vélo), mais nous préférons nous dégourdir les jambes !
Le bus est mini et bondé ! Heureusement, nous montons en premiers
et gagnons une place assise.
Konark est un village dont la principale attraction est ce fameux
temple du soleil, le Surya Mandir. C’est bien ce que nous sommes venus voir.
Nous prévoyons de prendre la journée pour découvrir le temple (il est déjà 13h
quand nous arrivons !) et de passer la nuit à Konark.
Datant du XIIIème siècle, la visite vaut sa renommée : absolument
magnifique. Nous prenons un guide, certainement le plus vieux ! En effet,
cela fait 40 ans qu’il est guide. Il nous fait découvrir et nous montre toutes
les particularités des innombrables sculptures qui ornent le temple. Au cours
des siècles, il fût pas mal détérioré principalement par l’érosion (sa position
proche de la mer n’étant pas un avantage) et les vandalismes. Ainsi de sa tour
de 40m de haut, il ne reste plus grand-chose désormais. Au début du XXème
siècle, lorsque les fouilles et les travaux de restaurations débutèrent, les
anglais firent murer la porte pour éviter que l’intérieur ne s’effondre. Ainsi,
nous ne pouvons le visiter que de l’extérieur. Mais la visite vaut largement le
coup d’œil. La particularité de ce temple est qu’il a été édifié en l’honneur
du dieu Soleil, comme un chariot. A sa base, on peut ainsi admirer les douze
paires de roues, symbolisant les mois de l’année et dont les huit rayons
représentent la division de la journée en sections de trois heures. Sept
chevaux le tire et représentent les sept jours de la semaine. Ce sont les
nombreuses sculptures qui ont principalement fait la renommée du temple à
l’international : Dieux et démons, rois et paysans, éléphants et chevaux y
côtoient des scènes érotiques. Assez amusant lorsqu’elles sont expliquées par
un vieux guide indien qui nous donne donc tous les bons conseils de procréation
à connaître !
Après cette belle visite, nous louons des vélos et partons pour la mer. La ville de Konark a été construite au bord de celle-ci, mais elle a reculé de 3km, que nous parcourons tranquillement, sous le soleil du soir, pour aller nous prélasser sur la plage. Nous choisissons un coin pas trop peuplé pour admirer les vagues dans la lumière du soir et les petits crabes qui s’agitent… Un beau coucher de soleil en prime et nous rejoignons notre chambre à la nuit tombante.
Le lendemain, dernier jour, samedi, nous reprenons le bus direction
Puri. Cette fois, nous ne prenons pas un bus direct mais un mini bus qui
desserre tous les villages alentour avant de rejoindre la route principale (pas
fait exprès !). Et nous voilà plongé en plein pittoresque, sur de toutes
petites routes sinueuses, embarquant et déchargeant paysans, villageois et
écoliers souriants ! Un pur moment de plaisir !
Petite déception de la journée en arrivant à Puri : nous avions
décidé de nous faire un bel hôtel cette fois, car nous étions un peu fatigués
de tous ces hôtels minables et pourris (en particulier celui de Konark, où nous
nous sommes faits dévorés par les moustiques toute la nuit !).
Malheureusement, c’est le weekend, pleine saison, et nous n’avons pas
réservé : tout est plein ! Nous nous rabattons donc sur un petit
hôtel du même standing que les précédents… Tan pis, pas de beaux hôtels pour
ces vacances !
Le temps de déposer nos sacs, de trouver un loueur de moto, et nous
partons direction Satapada. C’est la ville la plus proche au bord du Chilika
Lake, la plus grande lagune d’Asie, qui s’étend sur 1100m². Ce lagon peu
profond est séparé par le golfe du Bengale par une berge sablonneuse et relié à
la mer par un étroit canal. Nous avons décidé de nous y rendre, car il parait
qu’on peut y voir une espèce de dauphin propre à cet environnement.
La route qui mène à Satapada est absolument magnifique. Nous traversons
rizières vertes et étangs à l’infini, qui laissent un paysage étendu, clair et
rempli d’eau et de verdure. Les oiseaux sur les fils électriques sont de toutes
les couleurs. Et qu’il est agréable de rouler les cheveux aux vents !
L’arrivée au lac est par contre, un plus décevante. Le lac est une
immense étendue grise, qui se fond avec un ciel du même gris. Dû à la pollution
où au temps nuageux du jour, cela donne un aspect tristounet après tout ce
vert. Au comptoir aux tickets pour prendre un bateau, nous trouvons une famille
qui nous propose de partager leur bateau. En effet, il y a 6 places et ils sont
4, nous pouvons ainsi partager la location. L’embarcation est sommaire, mais
confortable, avec un petit toit pour nous abriter du soleil. Le moteur, qui
reste à la surface de l’eau pour éviter les algues et les hauts fonds, fait par
contre un bruit d’enfer. Et nous nous avançons sur le lac. Je ne pourrai pas
vous dire dans quelle direction nous sommes allés, car dans ce paysage plat, on
perd complètement la notion de l’espace.
Après une halte inutile sur île sans intérêt, nous gagnons un refuge d’oiseaux migrateurs. C’est l’autre particularité de ce lagon : il accueille plus d’un million d’oiseaux migrateurs venant de Sibérie ou d’Iran, tels que balbuzards, oies, hérons, grues, et flamants roses. Une île du lac abrite d’ailleurs une réserve ornithologique. Nous assistons au spectacle magnifique de ces oiseaux atterrissant, décollant, se reposant ou pêchant, à la surface du lac. Peu à peu le ciel se dégage pour laisser une belle lumière éclairer cette rencontre.
Le moteur se remet en route, et nous repartons. Nous scrutons toujours les flots, espérant y voir un aileron gris. Et cette attente est vite récompensée : « là ! » j’aperçois le premier dauphin ! Rapidement, ils sont trois ou quatre plus ou moins proche de nous. Le bateau tente de les suivre, revient en arrière… Les dauphins disparaissent, réapparaissent un peu plus loin, nous montre leur aileron, leur nageoire, leur queue ! Un véritable enchantement ! On en avait vu des dessins sur les murs de la ville en arrivant, et nous avons remarqué qu’ils n’avaient pas le nez des dauphins communs que nous avons l’habitude de voir. Dans leurs brèves apparitions, nous voyons bien, en effet, qu’ils ont le nez tout plat.
Nous repartons vraiment enchantés de cette journée, et reprenons notre jolie route sous un soleil plongeant.
Le soir, après un tour sur la plage de Puri, un bon petit restaurant
dans un jardin, fini en beauté notre dernière journée de vacances !
Pour nous, pas de visite de temple ce matin, nous préférons éviter la
foule et nous contenter d’un bon petit déj et d’une ballade sur la plage. Peu
avant 11h, heure à laquelle nous avons réservé notre taxi, nous recevons un sms
de la compagnie aérienne qui annonce notre avion avec 2h de retard… Nous
repoussons donc d’autant notre départ pour l’aéroport, et profitons encore du
soleil. A l’aéroport, super mignon, on nous offre une collation avant
l’embarquement. Pas que des inconvénients les retards ! En arrivant à
Bombay vers 18h, nous avons quand-même tout juste de temps d’aller à la gare et
de prendre notre train pour Nasik, que j’avais volontairement réservé avec une
bonne marge ! Et nous trouvons même notre voiture !
A minuit, arrivée à Nasik. Hmm ! Une bonne douche avec de la vraie
eau chaude dans une salle de bain propre… Finies les vacances… Heureusement,
demain c’est férié, et nous pourrons nous reposer tranquillement à la maison
avant la reprise…